Des signes tangibles de l’essor d’un marché énergétique en République Démocratique du Congo.

27/05/2023 / Energie
Des signes tangibles de l’essor d’un marché énergétique en République Démocratique du Congo.

Les récents progrès engrangés dans le secteur énergétique de la République Démocratique du Congo semblent beaucoup en dire sur la nouvelle stratégie gouvernementale, celle qui vise à promouvoir son secteur de l’électricité et plus globalement, tout son potentiel énergétique pour rendre effectif l’essor de son marché. Ces manœuvres sont d’autant plus importantes que le développement du secteur minier et des zones économiques, la préservation et l’atténuation de la pression exercée sur la forêt équatoriale, ainsi que l’essor des économies locales dans la perspective du Programme de Développement Local des 145 territoires, nécessiteront et dépendront critiquement de la disponibilité de l’énergie.

Paradoxalement, le faible taux d’accès à l’électricité qui a longtemps caractérisé la RDC fait potentiellement d’elle un des larges marchés émergents de l’électricité en Afrique. C’est notamment par le truchement de la libéralisation du secteur de l’électricité que le Congo entend s’ériger en un vaste marché où les opérateurs énergétiques de tout acabit sont d’ores et déjà conviés à déployer leurs investissements.

Un secteur restructuré et en ordre de bataille…

Pour assurer le maximum de chances à sa réussite, la libéralisation du secteur congolais de l’électricité s’est vue soutenue par des mesures d’accompagnement ayant occasionné la naissance de deux nouvelles institutions dans l’écosystème institutionnel du secteur de l’électricité, à savoir : l’Autorité de Régulation du secteur de l’Electricité (ARE) et l’Agence Nationale de l’Electrification et des Services Energétiques en milieux Rural et périurbain (ANSER). La première a été mandatée pour réguler la compétition consécutive à la libéralisation, la seconde pour l’encadrement technique et la mobilisation des investissements, ainsi que pour l’électrification effective des milieux ruraux et périurbain. L’opérationnalisation de ces deux structures portent déjà leurs fruits. Alors que l’ARE parvient déjà à attribuer des concessions aux opérateurs donnant lieu aux nouveaux investissements dans le secteur, l’ANSER, pour sa part, a pu produire les Plans Locaux d’Electrification, un document stratégique élaboré suivant l’approche de 145 territoires pour l’encadrement des investissements dans les milieux rural et périurbain. Il est révélateur de l’étendue du marché naissant de l’électrification rurale au Congo.

De plus, à l’aube de la libéralisation du secteur de l’électricité, un nouveau cadre réglementaire a vu le jour. Il a l’avantage d’avoir clarifié avec une précision chirurgicale les responsabilités sectorielles de chacune des parties prenantes. Et, pour mieux encadrer le secteur, en 2022, le pays s’est doté d’une Politique Nationale de l’Energie couvrant les hydrocarbures, la biomasse, les énergies renouvelables et l’hydroélectricité. La publication de la Politique Nationale de l’Energie s’est vite vue complétée par la Lettre de Politique du Ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité qui table, entre autres, sur la promotion des investissements du secteur privé, les solutions renouvelables décentralisées, le développement du potentiel en hydrogène vert de la RDC et la production du matériel électrique en RDC.

Tout cet arsenal réglementaire renforce la viabilité du secteur tout en diversifiant les segments d’investissements dans ce dernier.

Association Congolaises des Energies Renouvelables et Décentralisées s’agrandit et se diversifie

Le nombre croissant d’adhésion à l’Association Congolaises des Energies Renouvelables et Décentralisées fournit un élément de plus certifiant de l’entrée de nouvels opérateurs énergétiques dans le marché énergétique congolais. Alors qu’en 2021, elle ne comptait que 21 entreprises – membres, elles sont passées à 41 au premier semestre 2023. Elles sont désormais classées suivant leurs segments du marché en trois catégories : cuisson propre, solaire et mini-hydroéléctricité.

Comptant parmi ses membres, ALTECH est parmi les premiers investissements locaux dans le secteur congolais de l’électricité depuis sa libéralisation. Son activité, dirait-on, prend de l’ampleur au fur et à mesure que la libéralisation consolide ses assises.

Pour preuve, ALTECH a été classée quatrième à l’échelle africaine des entreprises à forte croissance dans le secteur énergétique. Qu’ALTECH soit une entreprise congolaise réalisant une croissance rapide dans le contexte de la récente libéralisation du secteur congolais de l’énergie constitue une évidence probante que notre pays, la RDC, est un marché prometteur au cœur de l’Afrique.

Mise en œuvre d’un fonds de subsides, Fonds Mwinda

L’ANSER est à l’origine du Fonds Mwinda, un fonds de subsides basé sur les résultats, destiné à doper le pouvoir d’achat des ménages ruraux et intervenir à travers différents mécanismes de « derisking » en faveur des entreprises investissant dans ces milieux réputés « à risque » pour les investissements. Créé pour servir de levier à l’accélération de l’électrification rurale, le Fonds Mwinda pourvoit des subventions aux ménages défavorisés de l’arrière-pays et contribue à viabiliser la demande pour inciter plus d’investissements privés (stimulation à la fois de l’offre et la demande sur le marché). Après sa phase pilote qui a connu le branchement de 3.000 ménages, le Fonds Mwinda, en 2022, a entamé sa phase intermédiaire qui vise la connexion de plus de 25.294 ménages dans 49 territoires, soient approximativement 23.244 ménages devraient être électrifiés par la technologie Solar Home System (SHS) et 2.050 par la technologie des mini-réseaux.

Des investissements toujours croissants pour un marché en pleine expansion….

En 2022, ce n’est pas moins de vingt appels d’offre qu’a lancé l’ANSER, au nom du Gouvernement Congolais. Cela augure incontestablement le retour, sur le devant de la scène, du Gouvernement en matière d’investissements dans le secteur de l’électricité. Ce grand ballet d’investissements ira crescendo, selon les projections du Gouvernement dans le Programme de Développement Local des 145 territoires.

Avec une population estimée actuellement à plus de 100 millions d’habitants et des perspectives économiques de la Banque Mondiale la classant dixième  économie du continent, la RDC s’est lancée dans le vaste chantier de la diversification de son économie avec notamment la création des zones économiques, un programme de développement d’infrastructures visant ses 145 territoires et une volonté ferme de promotion d’investissements qui a même vu son agennce nationale de promotion d’investissement (ANAPI) être compté parmi les meilleures de l’Afrique.

Laisser un Commentaire

*Les champs obligatoires Merci de valider les champs requis

*

*