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16 Fév

Dans les profondeurs du Congo, les projets d’électrification rurale de l’ANSER font des merveilles, permettant aux zones rurales et périurbaines d’accéder en nombre croissant à un éclairage public alimenté par des technologies de pointe. Cependant, cette transformation, malgré ses retombées socio-économiques remarquables, engendre un coût significatif qui entrave son déploiement en Afrique subsaharienne. Dans cet article nous mettons en lumière le programme d’éclairage public de l’ANSER.

L’éclairage public en Afrique subsaharienne est un aspect crucial du développement urbain et de la sécurité publique. Pourtant, de nombreuses villes et agglomérations de cette région souffrent d’insuffisance d’infrastructure d’éclairage public. Selon la Banque mondiale, seulement environ 30% des zones urbaines de la région bénéficient d’une couverture d’éclairage public suffisante. Quand il s’agit de milieux ruraux de la RDC, ces chiffres tombent autour de 1%.

L’accès à un éclairage sûr, fiable et abordable s’inscrit dans les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, notamment l’objectif 7 (Énergie propre et abordable) et l’objectif 11 (Villes et communautés durables). L’amélioration de l’infrastructure d’éclairage public est essentielle pour atteindre ces objectifs en Afrique subsaharienne. Le manque d’éclairage public adéquat représente des risques pour la sécurité publique, en particulier pour les piétons et les automobilistes. L’absence d’éclairage suffisant peut contribuer aux accidents, à la criminalité et à d’autres problèmes de sécurité, affectant ainsi la qualité de vie et renforçant le sentiment d’insécurité dans les zones rurales et périurbaines.

Dans le Congo profond, cette préoccupation, souvent liée à l’accès à l’électricité, trouve désormais une réponse grâce aux nombreux projets d’électrification rurale coordonnés par l’ANSER. En effet, l’ANSER intègre totalement l’éclairage public dans chacun de ses projets d’électrification rurale. Toute localité rurale ou périurbaine bénéficiant d’un tel projet voit ses artères, ses centres hospitaliers, ses espaces administratifs et académiques équipés de dispositifs d’éclairage public.

Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, les systèmes d’éclairage public reposent sur des technologies inefficaces et obsolètes, telles que les lampes à haute pression au sodium. Ces systèmes consomment des quantités importantes d’électricité, entraînant des coûts énergétiques élevés et des impacts sur l’environnement. En adoptant la technologie LED économe en énergie, qui a pris de l’ampleur ces dernières années, l’ANSER a mené quelques projets pilotes avant de passer à échelle. En effet, les lampadaires LED offrent une durée de vie plus longue, une consommation d’énergie réduite et une meilleure visibilité.

Déjà en 2021, Ndjili Brasserie (dans les périphéries de Kinshasa) et Ipamu (dans le territoire de Idiofa) ont vu les premiers projets pilotes, avec l’installation des lampadaires solaires autonomes, bénéficiant à quelques 2000 ménages. Bien que couteux, ce projet a permis de constater que l’installation des lampadaires dans ces milieux a entraîné une meilleure visibilité, une baisse du taux de criminalité et une recrudescence des activités économiques au-delà du crépuscule.

C’est grâce aux leçons apprises dans ces deux projets que l’ANSER passe de 2000 à 200000 bénéficiaires en éclairant en 2022 les artères principales des cinq chefs-lieux des cinq provinces de l’espace Grand Équateur, à savoir Gbadolite, Boende, Mbandaka, Gemena et Lisala. Ces agglomérations ont bénéficié de l’installation d’un impressionnant réseau de 50 km d’éclairage public alimenté par des lampadaires solaires. Ici aussi, on constate que l’éclairage public adéquat joue un rôle essentiel dans le soutien des activités économiques dans les zones périurbaines. Des rues bien éclairées attirent les entreprises, encouragent le commerce de nuit et améliorent l’ambiance globale des centres-villes. Cela peut, à son tour, stimuler les économies locales et créer des opportunités d’emploi.

“Autrefois, il était stressant de se déplacer avec une bougie ou une lampe torche, mais grâce à l’éclairage public, notre activité économique se poursuit tard dans la nuit et nos revenus augmentent”, confie une marchande. De plus, une autre femme ajoute : “se déplacer la nuit était difficile pour nous, femmes, avec les risques de harcèlements ou de vol… Mais tout a changé avec l’installation des lampadaires.”

En 2023, l’ANSER met en œuvre quarante-neuf projets d’électrification rurale et intègre systématiquement les projets d’éclairage public partout où les projets sont déployés. De nombreuses agglomérations rurales ont désormais accès à l’éclairage public, telles que Bipemba-Mbuji Mayi, Bulungu Buta, Kamonia, Nd’jili Brasserie, Wembonyama, Ngandajika, Walungu, Kasongo Lunda, Walikale, Ipamu, Nganza-Kananga, Kalehe, Lodja, etc. bénéficiant à plus d’un million d’habitants. Les impacts positifs vus dans les projets pilotes se répand désormais partout où les projets d’électrification rurale de l’ANSER sont mis en œuvre. L’éclairage public (en réseau local ou par système autonome) est la première phase d’exécution de ces projets, bien avant l’achèvement de la construction des centrales solaires et de l’installation des réseaux de distribution.

Bien qu’il soit généralement admis que l’éclairage public représente une part importante de la consommation d’énergie d’une localité donnée, l’utilisation de dispositifs d’éclairage public solaire autonome permet à l’ANSER de conserver presque toute l’énergie produite par ses centrales pour la consommation des ménages et un usage productif.

Les efforts visant à améliorer l’éclairage public en Afrique subsaharienne nécessitent souvent des collaborations entre les gouvernements, les agences de développement et le secteur privé. Des mécanismes de financement tels que les subventions, les prêts et les partenariats public-privé peuvent contribuer à stimuler les investissements dans l’infrastructure d’éclairage public. A ce jour, cependant, les projets d’éclairage public mis en œuvre par l’ANSER sont financés à 100% par l’Etat Congolais.

En effet, les procédures administratives et les délais de décaissement des partenaires techniques et financiers sont tels qu’il est impossible de trouver des financements pour l’éclairage public. Aussi, depuis de lustres, la RDC a introduit une taxe sur l’éclairage public dans les factures des utilisateurs. Un système de solidarité énergétique où ceux qui ont accès à l’électricité financent l’éclairage public des périphéries de leurs villes et de certains milieux ruraux.  Une autre source de financement importante, mais non organisée, s’est observée pendant la période électorale : l’éclosion de plusieurs projets d’éclairage public d’initiative privée, financés par des candidats aux législatives nationales et provinciales. Une source de financement non négligeable d’autant plus que certains ont financés jusqu’à 20km d’éclairage public.

Bien que des défis persistent en matière d’éclairage public en Afrique subsaharienne, il y a une prise de conscience croissante de son importance et des avantages potentiels qu’il apporte. Les efforts visant à améliorer l’éclairage public grâce à des technologies économes en énergie et des approches durables peuvent contribuer à des environnements ruraux et périurbains plus sûrs, à un développement économique accru et à une meilleure qualité de vie dans la région. Localement, un nouveau jour se lève sur le Congo profond, récipiendaire de projets porteurs de développement. La parfaite coordination et structuration de l’implémentation de l’éclairage public dans les zones rurales démontre que celles-ci peuvent servir d’exemples de réussite de la mise en œuvre de services publics. 

14 Déc

Wembonyama, est une localité du territoire de Katako-Kombe dans la province de Sankuru en République démocratique du Congo. Elle est située à l’est de la route RP 807 à 107 km au nord du chef-lieu territorial, Lubefu. En 2020, la localité accède au statut de Commune de Lumumba ville, statut qu’elle partage avec la commune rurale d’Ewango.

30 Nov

Le territoire de Kamonia est l’un de plus grands territoires de la RDC avec une superficie de 26 602 km² et une population estimée à 2 418 480 habitants. Il est limité au Nord par les Territoires d’Ilebo et Luebo, au Sud par la République Populaire d’Angola, à l’Est par les Territoires de Kazumba et Luiza, à l‘Ouest par la Province du Kwilu. Le Territoire de Kamonia est une entité décentralisée ayant comme chef-lieu Kamonia. Ses structures administratives et organiques s’élèvent à 9 secteurs, la cité de Kamonia, chef-lieu du territoire et la commune urbaine de Tshikapa.

29 Nov

En 2019, lors de son accession à la magistrature suprême, le Président de la République, Chef d’Etat, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi avait compté au rang de ses priorités quinquennales l’urgence de garantir l’accès pour tous à l’électricité et plus spécifiquement en nivelant les inégalités existantes, dans ce domaine, entre les grandes agglomérations et les localités rurales.

27 Mai

Les récents progrès engrangés dans le secteur énergétique de la République Démocratique du Congo semblent beaucoup en dire sur la nouvelle stratégie gouvernementale, celle qui vise à promouvoir son secteur de l’électricité et plus globalement, tout son potentiel énergétique pour rendre effectif l’essor de son marché. Ces manœuvres sont d’autant plus importantes que le développement du secteur minier et des zones économiques, la préservation et l’atténuation de la pression exercée sur la forêt équatoriale, ainsi que l’essor des économies locales dans la perspective du Programme de Développement Local des 145 territoires, nécessiteront et dépendront critiquement de la disponibilité de l’énergie.

17 Avr

Pour le compte de sa phase intermédiaire visant 49 territoires à desservir avec des projets d’accès à l’électricité et aux services énergétiques, le Fonds Mwinda, fonds de subsides aux ménages basés sur les résultats (RBF), via un contrat signé avec le Groupement Bboxx & Go-Shop, va subventionner, au nom de l’Etat Congolais, le branchement des ménages au mini-réseau solaire dans le quartier B à Bagira dans la périphérie de Bukavu au Sud-Kivu.

01 Déc

En République Démocratique du Congo, c’est la constitution de 2006 augurant la IIIème République qui a consacré la décentralisation comme système institutionnel où les régions se voient attribuer un rôle pivot dans l’administration du territoire. De l’avis de Larisa Stanciu, avec cette approche de gouvernance, « le pouvoir descend du piédestal lointain, inaccessible et centralisé et prend la forme d’une fora de dialogue local ». L’Agence Nationale de l’Electrification et des Services Energétiques en milieux Rural et péri-urbain greffe sa stratégie globale de l’électrification de la RDC sur cette structure gouvernementale qui privilégie la mise en place des institutions proches des citoyens et susceptibles de répondre au mieux à leurs besoins et préoccupations. ANSER est, aujourd’hui, confortée dans son approche d’autant plus que le récent Programme de Développement Local initié par le Président de la République fait des territoires et provinces l’épicentre du développement.